Groupes de parole pour victimes de violences sexuelles et leur entourage - extension Suisse romande

  1. Goal
    Afin de stopper le cycle de la violence, il est urgent d'aider toutes les personnes confrontées à la violence sur mineurs. Sachant que 30% env. reproduisent le schéma et qu'1 adulte sur 4 a été victime d'une forme de violence durant son enfance, il faut impérativement les prendre en charge et leur aider à ne pas reproduire leur vécu. Il faut briser le tabou autour des violences subies, mais aussi le tabou que s'impose l'entourage, honteux de n'avoir pas su voir le prédateur sexuel, pas su protéger l'enfant victime. Briser un tabou passe par la libération de la parole, la sensibilisation et la reconstruction post-traumatique. Cette thématique doit être considérée comme un problème de santé mondial, combattue plus ardemment que les problèmes de dépendances comme l'alcool et les drogues.
  2. Challenge
    Le système social suisse est extrêmement bien organisé, et couvre largement le soutien aux mineurs victimes de violences sexuelles. Cependant, il reste une lacune, le soutien des adultes, accompagnant ces enfants, qui sont pourtant l’appui protecteur indispensable pour aider ces jeunes victimes. Non seulement ils doivent gérer les émotions de l’enfant victime, prendre les mesures nécessaires au niveau médical, scolaire, juridique, administratif, thérapeutique etc. mais ils doivent aussi gérer leur propre détresse morale, sans jamais vaciller. Il en va de même pour les victimes sortant d'une amnésie traumatique seulement à l'âge adulte et qui se retrouvent impuissants face à leurs souvenirs émergeants. Pour ces deux groupes de personnes le système n'a pas prévu de soutien concret. Nos groupes de parole visent à combler cette lacune en proposant des groupes de parole ouverts où chacun peut participer anonymement, libérer sa parole entre pairs, trouver soutien et se faire conseiller.
  3. Need for Action
    Selon l'OMS, chaque année 1 enfant sur 5 est victime d'abus sexuels et 1 adulte sur 4 a vécu des violences durant son enfance. Les adultes ayant subi une maltraitance physique ou sexuelle dans leur enfance ont 14x plus de risques d’être sexuellement et physiquement violents (hommes) et 16x plus de risques d’être victimes de violences sexuelles et physiques (femmes). Pour enrayer ce cycle vicieux de reproduction de la violence, nous souhaitons renforcer les structures déjà existantes et mettre en place nos groupes de parole dans toute la Suisse. Afin que partout en Suisse les victimes majeures ainsi que l'entourage des victimes, souvent délaissés, aient un lieu où trouver de l'aide, des conseils et un soutien. Nous souhaitons que chacun puisse avoir la possibilité d’avancer selon son rythme de progression individuel et permettre à ceux qui n’ont pas encore débuté leur processus de résilience, de faire le premier pas, voir d’initier des procédures officielles.
  4. Measures
    Ces groupes sont déjà actifs depuis plus d'une année en Valais, et notre expérience nous permet de reproduire notre savoir faire dans les autres cantons. Nous recevons des demandes de toute la Suisse. Cette demande démontre bien la nécessite de déployer nos groupes sur tout le pays. Notre projet a pour but d'ouvrir au moins un groupe pour l'entourage et un groupe pour les survivants dans chaque canton. Nous sommes actuellement en pourparlers avec plusieurs autres structures actifs dans la thématique afin de soutenir notre expansion. Il s'agit de trouver des locaux discrets, faciles d'accès en transports publics ou en voiture et surtout d'engager des modérateurs/-trices qualifiés pour encadrer les groupes. Nous croyons dans la collaboration: rassembler les professionnels oeuvrant dans la thématique et qui connaissent leur région et ses habitants mieux que quiconque pour être plus efficients et apporter l'aide au plus grand nombre.
  5. Cooperation Partner
    L'association Amor Fati (https://association-amorfati.ch) est un partenaire dans le canton de Fribourg qui nous soutient dans la mise en place de ces groupes partout en Suisse. D'autres partenariats sont en cours de discussion à Genève, dans le Jura, à Neuchâtel, à Berne et au Tessin.
  6. Impact
    Une étude du BFEG de 2013 chiffre les coûts de la violence dans les relations de couple à env. CHF 164 millions par an. Ces chiffres n'incluent que les coûts directs supportés par l'économie suisse. En France la CIIVISE (Commission indépendante sur l’inceste) a établi une étude spécifique des coûts dûs à la violence sexuelle sur mineurs, incluant la perte de productivité, à 9,7 milliards d'Euros. Diverses études dans le monde chiffrent les coûts des violences sur mineurs entre 4% et 8% du PIB national. Sachant que 30% des victimes répètent souvent inconsciemment la violence subie et que 30% détruisent leur vie et souvent aussi celle de leur entourage, ces coûts ne vont que s'aggraver si on n'investit pas immédiatement dans la reconstruction post-traumatique. Nos groupes pourraient permettre une économie allant jusqu'à 10% des coûts actuels (estimation basée sur 0,50 CHF d'investissement par contribuable par jour)
  7. Special Quality of the Project; Suitability of the Organization
    Actuellement nous sommes la seule structure en Suisse à proposer des groupes de parole pour soutenir l'entourage des victimes qui ont subi des abus sexuels durant leur enfance. Nous croyons qu'investir du temps et de l'énergie à renforcer l'entourage des victimes, leur permettra de soutenir encore mieux ces dernières, afin d'éviter qu'elles ne sombrent dans l'auto-destruction ou la reproduction du schéma. Cela fait plus d'une année que nous avons acquis l'expérience nécessaire pour reproduire ces groupes dans le reste de la Suisse. La vice-présidente Sarah Briguet est elle-même une survivante d'inceste et la présidente Sophie In Albon est une spécialiste dans la pédocriminalité oeuvrant depuis 2017 dans la thématique. Elle a suivi les formations nécessaires pour la bonne compréhension de la thématique en plus de sa formation de base dans la gestion de projets de grande envergure. Toutes les deux couvrent un grand réseau dans les sphères politiques, juridiques, associatifs et scolaires.

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